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Saying Goodbye : au revoir Queer as
Folk
Transcript par willa
Peter Paige : Vous commencez fort.
Ce que ça me fait de dire au revoir ? J’ai des sentiments très
mitigés sur le sujet. C’est vraiment très banal de dire ça,
mais c’est vrai. Scott Lowell : Après cinq ans, je suis prêt à laisser Ted
et à passer à autre chose. J’ai vécu beaucoup de choses avec
lui, et je l’adore, mais il est épuisant. Hal Sparks : Je suis content de dire adieu à la coupe de
cheveux de Michael, et à ses problèmes. Sheila Hockin : Je déteste dire au revoir. Pour être honnête,
on ne réalisait même pas qu’on allait faire une telle série.
Donc cinq ans, c’est incroyable. Robert Gant : Il est temps de passer à autre chose, quoi
qu’il arrive ensuite dans le monde, et dans la vie. Et d’un
autre côté, c’est triste. Thea Gill : J’essaye d’anticiper la façon dont je vais dire
au revoir à tout le monde – que vais-je leur dire le dernier
jour de tournage, que peut-on dire dans ces cas là ? Il y a
tant à dire… Michelle Clunie : Ces gens sont entrés dans ma vie dans un
but bien précis, et je les aimerai toujours. Scott : Ca va être très dur. J’en reste sans voix. Thea : Je veux profiter de chaque minute qu’il nous reste. Rosie O'Donnell : Je suis ravie d’avoir pu y participer avant
que ça ne finisse. Sharon Gless : J’aimerais qu’on puisse continuer. Randy Harrison : Avec
le temps, ça ira mieux. Hal : Tout ce qui a un réel impact devrait avoir une durée
de vie limitée plutôt que de perdurer et s’essouffler. Peter : Je suis content que ça s’arrête à un moment où nous
aimons encore ce que nous faisons, et où nous sommes fiers de
notre travail. Gale Harold : On a tous travaillé dur. Et je suis prêt… prêt
à partir.
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C'est triste. Mais une fin est aussi le commencement
d’autre chose. Alors que l’épisode final est sur le point d’être
tourné, on ne peut que voir ce que la série a accompli, les
portes qu’elle a ouvertes et qui ne se fermeront jamais totalement.
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Sharon : QaF a été la toute première série télé à parler
de la communauté gay de manière sérieuse. Rosie : La série nous a tous invité à manger et ne nous a
pas seulement donné une place à table, elle nous a offert tout
le restaurant. Robert : Il fut un temps où les programmes sur les afro-américains
n’existaient pas. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. Scott : QaF a seulement ouvert une voie pour les personnages
gays réalistes. Hal : QaF a donné du poids aux personnages gays à la télévision.
Avant, ils étaient tous gentils et drôles, des victimes de la
mode sans sexualité et un peu bêtes, et leur homosexualité n’était
que suggérée. Peter : Je voyais Ricki Lake comme une image gay dans les
médias. C’était tout ce qu’il y avait. Et tous ces jeunes clubbers
qui faisaient "je suis gay, ok ?" Hal : Maintenant, ils peuvent servir de point de repère. Daniel Lipman : Quand nous avons commencé, nous avions besoin
d'une campagne d'affichage pour la promotion. Et il y avait beaucoup de choses
expérimentales. Mais la chaîne a trouvé que le plus efficace
étaient les mots "Queer as Folk" sur un fond noir. Le mot
"Queer" était intrigant et faisait un peu peur aux gens. Hal : D’après moi, la seule raison qui a permis aux chaînes
de nommer une émission "Queer Eye for the Straight Guy" c’est
parce que Queer as Folk existait. Ce mot était vraiment tabou
jusqu’à ce qu’on l’utilise dans le titre. Michelle : Quand il y a eu beaucoup de pression dans certaines
zones, il faut se battre pour passer au travers. On ne peut
pas entrer doucement dans ce monde. Thea : QaF a décrit ces personnages de manière explicite
et réelle. Peter : J’espère qu’on se souviendra de nous comme les premiers
qui ont osé donner aux gays une vie sexuelle. On a eu l’opportunité
d’être fous, compliqués, d’avoir plein de problèmes et une vie
sexuelle. Michelle : Et je crois que maintenant, grâce à nous, il y
a "The L Word" et espérons qu’ensuite, nous verrons d’autres
personnages avec une sexualité et une humanité dans différentes
séries télé et que ça devienne un élément naturel, comme ça
devrait l’être. Peter : J’espère qu’il restera quelque chose de ce qu’on
a fait. J’espère que les gens penseront à la période "avant
QaF" et "après QaF".
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Ces derniers mois, deux chaînes dédiées à des programmes
gays ont émergé. Mais quand QaF a commencé en 1999 avec la mini-série
britannique très controversée, c’était vraiment
la première du genre. Son approche franche de la sexualité entre
personnes du même sexe a fait assez de vagues pour traverser
l’Atlantique. Mais sur la côte américaine, une exploration si
directe de la vie gay n’était pas la bienvenue.
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Gale : Sérieusement, parlons de ce
qui a vraiment été essentiel, parce que toute cette histoire de
sexe n'a aucune importance : le fait qu'on ait financé une série
sur la société gay. Je pense que c'est en cela qu'elle a été influente. Ron Cowen : On a lu un article dans le LA Times sur la version
britannique de QaF. C’était écrit : "la meilleure série que
vous verrez jamais à la télévision américaine». Sheila Hockin : J’ai regardé la série britannique, et j’ai
failli avoir une crise cardiaque. Daniel Lipman : C’était très explicite au niveau du langage
et de la sexualité. Sheila : C’était très insolent et très engagé. Dan : Et la rumeur circulait que Showtime voulait faire
un remake de
la série. Ron : Donc on leur a dit "est-ce qu’on peut le faire ? On
aimerait vraiment le faire". On était volontaires pour la mission
suicide. Dan : "mais on le fera à une condition : on ne peut pas
en faire une version expurgée sinon ce n’est pas la peine de
le faire". Et ils étaient tout à fait d’accord avec nous.
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Bien avant que le tournage de QaF ne commence, la série
était déjà décrite comme discutable et révolutionnaire. Bien
avant que les médias se demandent "l’Amérique est-elle prête
?" les producteurs se sont demandé "Où sont-ils tous ?"
Dan : Le casting a été très intéressant.
Et l’aventure a commencé ainsi.
Peter : En allant à la première audition, je pensais "on
va vraiment faire ça ? Parce que c’est dingue, vous savez ?» Scott : L’énergie dans le premier script que j’ai lu ne ressemblait
à rien de ce que j’avais pu lire avant. Michelle : En lisant les scènes d’amour je me suis dit "J’arrive pas à croire qu’ils vont vraiment faire ça !" Peter : "Ca
déchire sa race." Enfin je ne
leur ai pas dit ça à l’époque. Comme quoi beaucoup de choses
ont changé en cinq ans. Hal : Je me suis d’abord engagé dans la série car je savais
que ce serait historique. C’était aussi nécessaire car si on
n’avait pas plongé, personne ne l’aurait fait. Scott : Peter voulait auditionner pour le rôle de Ted, et
tous ses amis ont dit : "Non non, c’est pas un rôle pour toi." J’aurai aimé qu’un ami me dise la même chose [rires] Dan : Scott ne correspondait pas physiquement à l’image qu’on
avait de Ted mais il avait une qualité qui collait parfaitement.
La personne qui est entrée ensuite était Peter Paige. Ron : Peter est arrivé pour jouer Ted. Dan : Et à la minute où il a ouvert la bouche… Ron : On a dit "Non non… tu serais parfait pour jouer Emmett." Dan : Donc tout s’assemblait peu à peu… Ron : Mais trouver Brian et Justin s’est avéré très difficile. Dan : Les gens avaient peur de ces personnages. Ron : Jouer les gays à Hollywood ? Ils savaient qu’ils pouvaient
en souffrir après. Dan : Et beaucoup d’agences refusaient de nous envoyer du
monde. Ron : Et ça a repoussé la production de plusieurs mois. Dan : Linda nous disait "Il y a trois personnes aujourd’hui" et je répondais "Trois, c’est tout ?" "Oui, vous deviez
en voir 20, mais ils ont tous annulé."
Parmi les membres de l’équipe, une personne croyait tellement
au projet qu’elle s’est payé le voyage elle-même pour passer
l’audition à Toronto. Sharon Gless est arrivée juste à temps
pour remonter le moral des troupes.
Sharon : Quand j’ai lu le script, j’ai dit "Wow, ok, vous
allez vraiment tourner ça ?" Ils ont dit "image par image." et j’ai dit "Je veux en faire partie." Dan : Elle a dit "On emmerde ceux qui ne veulent pas en
faire partie. Ils vont s’en mordre les doigts." Et elle nous
a vraiment donné de l’énergie. Une vrai Pom-pom girl pour la
série. Randy : C’était une de mes premières auditions en arrivant
en ville… Dan : On est tombé sur Randy Harrison, qui avait l’air d’avoir
10 ans. Randy : J’ai réagi de plusieurs façons, mais la première
a été de dire "Wow…" Dan : Il nous a tous fait peur. On pensait qu’il était peut-être
trop jeune. Mais c’était aussi le but du personnage. Dan : Gale Harold a lu une scène. Juste après, il a allumé
une cigarette. Il était si brianesque. C’était évident. J’ai
eu foi en lui dès le début, et je savais qu’il pouvait le faire. Gale : L’étude du sexe, de la drogue, des comportements atypiques.
Toutes ces choses m’intéressaient car elles sont potentiellement
puissantes. Dan : Ils ont tous été très braves et courageux.
La série commence finalement en décembre 1999 et est accueillie
par de nombreuses critiques.
Hal : Ca aura un impact. Gale : Pas d’excuses. Peter : Queer as Folk fonce.
La série est attaquée par la droite. Le porte-parole d’un
groupe de surveillance conservateur ciblé sur la famille déclare
que la série "dessert la jeunesse et la culture."
Peter : Ils s’attendaient à des attentats à la bombe quand
le premier épisode a été diffusé. On a eu des réunions sur la
sécurité et tout. Sharon : Ce qui nous a sauvé, c’est les votes frauduleux
en Floride, lors des présidentielles il y a cinq ans, ce moment
embarrassant de l’histoire de l’Amérique. C’était tellement
le chaos dans le pays, que la diffusion du premier épisode est
passée inaperçue. Donc on n’a pas eu droit à toutes les horreurs
auxquelles on s’attendait.
Plus surprenant, les critiques sont venues aussi de la
communauté gay.
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Hal : l’une des idées reçues à propos de la série qui m’ennuie
vraiment, et c’est probablement de ma faute d’ailleurs, c’est
qu’on pense qu’il ne s’agit que de sexe, puisque mon personnage
le dit dans le premier épisode. Dan : Nous montrons des personnages gays d’une façon toute
nouvelle. Rosie : Certains sont offensés "il y a trop de sexe, il
y a trop de sexe…" mais regardez donc la série "All my Children", je crois que Suzan Lucci a été mariée 11 fois ! Dan : Nous les voulions tridimensionnels et qu’ils puissent
s’exprimer sexuellement. Robert : Le fait que le sexe soit une partie si sentimentale
de la série, nous a permis d’être complètement représentés. Rosie : Il s’agit de personnes gays et de leurs vies, y compris
leurs vies sexuelles. Dan : Beaucoup de gens dans la communauté ne voulaient pas
voir cette image d’eux-mêmes. Quand on n’aime pas son image,
on ne peut pas blâmer le miroir.
QaF a toujours été pour nous une célébration de la vie gay,
y compris ses aspects négatifs. Randy : La répétition
des scènes de sexe finit par rendre la chose banale. J'espère qu'on
y est arrivé, vraiment. Je pense que c'est significatif.
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Robert : La série s’est assagie avec le temps. Certains ne
voulaient pas admettre que la drogue et le sexe faisaient partie
de notre culture, alors que c’est le cas. Puis la série s’est
plus concentrée sur les relations entre les personnages et sur
la famille. Peter : Les gens ont commencé à regarder pour voir quelque
chose d’osé qui n’avait jamais été fait avant et pour voir des
beaux mecs à poil. Mais ils ont continué à regarder grâce aux
histoires entre les personnages. Ils sont venus pour le côté
"Queer" et sont restés pour les "folks". Hal : Si vous croyez qu’il n’est question que de promiscuité
et de sexe, alors vous ne voyez que 20% de la série, et c’est
ennuyeux. Ron : Si vous n’aimez pas les personnages qui sont des stéréotypes,
alors vous aimerez les personnages qui sont des archétypes.
Ne me dites pas que ces personnages ne sont pas réalistes. J’ai
connu ces personnages toute ma vie.
Queer as Folk ne s’excuse pas d’essayer de forcer les barrières
de la télévision. Le sexe était évidemment une part importante
de la série. Mais QaF n’a jamais fermé les yeux sur les problèmes
auxquels est confrontée la communauté gay. Le maire de San Francisco
a peut-être lancé le débat sur le mariage gay dans tout le pays,
mais QaF avait déjà pris les devants.
Ron : Toutes les minorités se sont battues pour leurs droits.
Les femmes sont descendues dans les rues pour obtenir le droit
de vote. Alors où est le problème ? Hal : Tout le monde a parlé du mariage entre Ben et Michael
au Canada. Mais les filles s’étaient mariées l’année d’avant.
Donc on en a parlé bien avant que ce soit d’actualité. Rosie : La définition qu’on a de la famille dans ce pays
est en train de changer. Et nous avons accepté et accueilli
ces familles telles qu’elles se présentent. Robert : La série parle de ce qu’on voit aux infos en ce
moment. L’histoire de cette proposition que nous avons développée
dans la série est en fait basée sur une réelle proposition de
certains états qui vise à minimiser les droits des gays et lesbiennes. Scott : Une élection toute entière a été gagnée à cause de
ce problème, d’après moi. Tout faire pour récupérer les votes
des conservateurs… Randy : Amener les gens qui regardent la série à discuter
des problèmes traités, c’est un peu le but d’une série. Ron : Je pense que les gens ont toujours plus de respect
pour vous quand vous êtes honnêtes avec vous-même, que quand
vous mentez ou essayez de vous cacher. Ce qu’on ne fera jamais.
L’épidémie du SIDA est un gros problème. Le sexe non protégé
est très répandu, ainsi que l’utilisation des cristaux. Scott : L’histoire de la drogue et le dernier épisode de
cette saison ont été très durs pour moi, donc je n’oublierai
jamais. Peter : J’ai vu bon nombre de mes pairs être détruits par
cette drogue. Je suis très content qu’on ait abordé le sujet.
Scott et moi, qui sommes de très bons amis, on pouvait à peine
se regarder certains jours. C’était très dur de côtoyer cette
personne que vous adorez et qui vous traite comme de la merde
14 heures par jour. Sheila Hockin : L’un des moments les plus intéressants pour
nous, en terme d’histoire et de réaction du public, a été lorsque
Michael commence à sortir avec Ben, qui est séropositif. Dan : Et sa mère, Debbie, qui ne juge personne et qui aime
son fils de manière inconditionnelle, lui dit dans cette scène
: "Ok, tu voulais une mère normale, t’en as une. Je ne veux
pas que tu sortes avec ce mec." Et les gens sont devenus dingues
à cause de ça. Mais c’est de la politique. Nous avons juste
créé une série sur la nature humaine. Sheila : C’était intéressant de faire dire ça à la personne
la plus compréhensive de la série. Hal : Les épisodes où il est question que Michael couche
avec Ben alors qu’il est séropositif, ont vraiment déchainé
le public. On a reçu plusieurs lettres de protestation parce
que Michael hésitait. Mais je pense que le plus sain est de
jouer ce genre de choses de manière réaliste, et de laisser
le public réagir comme il l’entend. Peter : La mort du père de Brian a été pour moi l’un des
meilleurs épisodes qu’on ait fait. Vous avez cette image à la
fin, où Gale prend la boule de bowling de son père et la lance
dans la rue dans le brouillard. Et il lève les bras comme
pour dire «Putain, je suis enfin libre !". C’est un chef d’œuvre
de comédie et de réalisation. Gale, tu voulais que je dise quelque
chose de gentil ? Eh bien voilà, c’est fait. Gale : La scène entre Sharon et Jack dans la maison de Debbie
où elle lui dit d’aller se faire foutre… C’était si simple et
direct, et puissant… très puissant. Juste eux deux : pas de
musique, pas de drogue, pas de sexe… Sharon : C’était une scène horrible et très pénible. Mais
c’était fantastique à jouer. Gale : C’est l’une des scènes les plus puissantes que j’ai
vues dans la série. Sharon : J’aime bien descendre au plus bas et me salir les
mains. Peter : Ma scène préférée est celle où Emmett et George vont
dans les toilettes de l’avion pour un petit rendez-vous au 7°
ciel… Puis George a une crise cardiaque et meurt. J’aime beaucoup
car ça commence de manière très romantique, puis ça devient
cochon et sexy, ensuite ça devient un peu drôle, et ça termine
de façon terrible. Je crois que c’est quelque chose que vous
ne verrez nulle part ailleurs. C’est spécifique à QaF. Michelle : Je trouve ça intéressant qu’on s’arrête au moment
où il y a tant de problèmes à résoudre. Ca a l’air de dire "Ok, citoyens et politiques, débrouillez-vous." [rires]
La série a toujours provoqué des réactions passionnées, quelles
soient positives ou négatives. Mais les réactions des fans sont
restées les plus impressionnantes à travers des sites internets,
des conventions internationales, et beaucoup de lettres émouvantes.
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Dan : Nous avons créé la série pour le public gay, mais nous
avons été étonnés par le grand nombre de téléspectateurs hétéros. Sheila : Nous avons reçu beaucoup de lettres de femmes hétéros,
qui adorent la série, qui disent que ça n’a jamais fait partie
de leur vie et qu’elles sont ravies de voir la communauté sous
un nouvel angle. Sharon : Quand on rencontre le public lors
des premières, ils sont complètement excités. Gale : Pour moi, c’était choquant. Ca a été dur de l’accepter. Randy : On reçoit tout le temps des lettres de personnes
qui ont été touchées. Et c’est ce qui compte. Ron : Il y a tellement de gays dans le pays qui se sont sentis
connectés au reste du monde. Je crois que c’est très important
pour eux. Gale : Je savais que ça avait le pouvoir d’atteindre l’Amérique
profonde. Thea : Pour moi, ce sont les circonstances les plus tristes
qui m’ont permis de me rendre compte de l’impact de la série. Scott : Lors de la diffusion de la première saison, j’ai
reçu une lettre d’un gamin du Nebraska. Il était le seul gay
qu’il connaissait. Et il a vu la série, et il a eu l’impression
de faire partie de quelque chose pour la première fois de sa
vie.
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Michelle : Je m’en suis rendue compte pendant la première
saison. Nous avions tourné pendant 3 jours d’affilée, et j’étais
dans toutes les scènes. Le troisième jour, je commençais à perdre
les pédales, je suis retournée dans ma loge, et il y avait une
lettre pour moi. Et j’ai vu cette photo d’un petit garçon, et
à la fin de la lettre, sa mère disait "Le principal c’est que
vous faites de ce pays un endroit meilleur pour mes enfants,
et je vous en remercie." Et ça m’a frappé, j’ai oublié tout
ce qui avait mal tourné ce jour là, et j’ai pensé "Je fais
quelque chose de bien."
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L’association nationale pour la santé mentale a déclaré que
les jeunes gays, lesbiennes et transsexuels sont trois fois
plus enclins aux tentatives de suicides que les jeunes hétéros,
ce qui s’explique principalement par le sentiment de ne pas
être accepté et la solitude. Beaucoup de personnes ont vu QaF
comme une lumière, la représentation d’une part d’eux-mêmes.
Sheila : Le personnage de Justin a eu un impact extraordinaire
sur les jeunes gays aux Etats Unis. Randy : Justin leur a donné la force de faire leur coming-out
auprès de leurs parents, leurs amis. Ca a vraiment touché beaucoup
de monde. Sharon : Un garçon s’est approché et m’a demandé si je pouvais
le prendre dans mes bras, j’ai dit "bien sûr". Je l’ai fait,
et il a commencé à pleurer. Et je me suis dit que j’allais rester
là jusqu’à ce qu’il arrête. Et il y avait plein de monde là.
Et ça montrait bien à quel point ce garçon avait souffert. Il
voulait tant l’amour de Debbie. Randy : Une femme en Alaska a donné de l’argent à une association
en notre nom à tous. Michelle : Elle a dit "Je veux donner 1000 dollars à l’association
préférée de chaque membre de l’équipe, car grâce à vous et à
la série, j’arrive maintenant à communiquer avec mon fils, ce
qui n’était pas arrivé depuis 10 ans.". Randy : Ca a créé un lien important entre eux parce qu’elle
avait de l’affection pour nous et pour les personnages. Michelle : Ca m’a sciée. Peter : Un truc que je n’oublierai jamais, c’est les visages
de garçons de 15 ans qui m’ont arrêté dans la rue et m’ont dit
: "Tu es mon héros.". Et je ne pense pas être le héros de qui
que ce soit, mais faire partie de quelque chose qui compte autant
pour tant de gens… Ca aurait beaucoup compté pour moi aussi…
C’est ça dont je me souviendrai. Robert : Les gens ont eu affaire à nous, ils ont du parler
de nous, et ça nous a permis de ne pas devenir tabou. Et c’est
très sain.
Les créateurs et acteurs de QaF n’ont pas seulement été récompensés
en sachant qu’ils touchaient les gens, mais aussi en sachant
qu’ils partageaient quelque chose de très spécial entre eux.
Sharon : Notre relation va bien plus loin que celle d’acteurs
sur un plateau. Nous avons tous emménagé ici, dans une nouvelle
ville, un nouveau pays, nous sommes venus ensemble. Nous avons
acheté nos meubles ensemble. Nous étions tous ici le 11 septembre,
et on s’est tous réunis dans un appartement. Robert : Etant acteur depuis 12 ans, j’ai toujours dit vouloir
trouver… une famille. Et QaF est arrivé. Et j’ai trouvé une
famille. Thea : Tout le monde a mis tant de temps, d’énergie, d’amour
et de dévotion dans la série… Scott : Et tous les membres de l’équipe, qui travaillent
parfois sous la neige et la pluie pendant 18 heures, reviennent
d’année en année. [rires] Ca veut tout dire. Michelle : On est ensemble tout le temps. Et rien que la
loge maquillage, c’est là où j’ai ma Debbie, c’est mon refuge. Gale : J’ai vraiment adoré faire la série. J’adore tout ceux
avec qui j’ai travaillé. C'était comme faire un tour dans le
grand 8 Michelle : Il y a des gens vraiment très cool dans ce monde…
et j’ai travaillé avec eux. Scott : Et il y a eu aussi Rosie et Cindy Lauper qui ont
dit n’avoir jamais été sur un tel plateau de tournage auparavant… Rosie : Je suis rentrée chez moi et j’étais très excitée
à l’idée d’être dans une série que j’adore et qui est si drôle.
Je me rappelle avoir travaillé deux jours, puis je suis rentrée
et j’ai dormi pendant 14 heures.
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Randy : Je dirais que cette année, il y a bien plus de scènes
dignes du bêtisier. Il y a eu beaucoup de «pétage de plombs».
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Michelle : Un bébé doit être avec sa mère malade ! Quoi
? Quoi ?
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Scott : Oh Peter Paige, s’il te plait !
Peter : Ton cul est de sortie ! (on voit aussi que Peter
n’a pas de pantalon !)
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Sharon : La première fois que j’ai du gifler Hal Sparks,
je pouvais pas le faire. C’est Hal qui m’a appris comment le
faire. Il disait "Allez, hésite pas, frappe moi, je peux encaisser
!" et maintenant je le fais si bien qu’on en fait des blagues
pour le bêtisier !
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Scott : les périodes où on est dispersés sont tout aussi
importantes que les périodes où on est bien concentrés. Michelle : on est tous un peu fou et étrange et on se retrouve
souvent pour un poker chez Sharon… Sharon : J’ai eu l’idée de faire des soirées poker entre
acteurs cette année. Et on va essayer de continuer au moins
une fois par mois. Peter : On a fait quelque chose d’assez incroyable tous ensemble,
et on est tous liés à jamais dans notre esprit et dans notre
vie… Et j’en suis ravi. Sharon : La sueur fait un bon ciment. Ces gamins et moi on
a sué pendant cinq ans, et je crois qu’on va rester en contact.
Ils font partie de ma famille maintenant.
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Ces trois petits mots : Queer As Folk. Qui aurait cru qu’une
vieille expression anglaise, signifiant "Il n’y a pas plus
étrange que les gens" viendrait à signifier bien plus ?
Sharon : Ca signifie 5 ans d’une aventure glorieuse, des
acteurs fabuleux… c’est ce que QaF signifie pour moi. Scott : Maintenant, je pense que ça signifie pour moi que
nous sommes tous les mêmes au fond, et que c’est absurde de
se battre autant pour une question d’orientation sexuelle, de
religion… Michelle : J’ai compris ce que certains vivent et doivent
affronter, les préjudices et à quel point ça peut faire souffrir.
Je ne comprendrai jamais vraiment ce que c’est que d’être gay,
et je me sens presque privilégiée pour avoir pu entrer dans
ce monde. Robert : Je ne peux pas vous dire combien je suis fier d’avoir
fait partie de cette série. J’ai fait mon coming-out publiquement
pendant la série, en partie grâce à Ben et aux histoires qu’on
racontait. Je ne pouvais pas rester dans mon placard professionnellement.
Ca a changé ma vie. Hal : Je me suis engagé avec le désir de changer vraiment
les choses. Et j’espère que je l’ai fait. Randy : Quand je regarde en arrière, je ne peux qu’être fier
de tout le travail accompli. Dan : Faire une série c’est comme avoir le plus grand jouet
du monde. C’est une grande joie. Randy : Je n’échangerais cette expérience pour rien au monde.
Ces 5 années passées ont été incroyables. Dan : J’en ai savouré chaque minute. Scott : J’ai dû lever tant de barrières pour faire cette
série, que je me sens beaucoup plus ouvert en tant que personne.
Ca a fait de moi un meilleur hétéro et un homme meilleur, je
crois. Thea : J’ai beaucoup plus confiance en moi. La série parle
d’exprimer qui on est, d’être fier de sa sexualité. Je suis
bien plus à l’aise avec moi-même. Peter : Je crois que la série m’a permis de vivre dans ce
monde comme quelqu’un qui y a sa place. Ce n’était pas le cas
avant.
Elle a fait exploser les portes du placard, devenant un hymne
annonçant le temps du changement, transformant la télévision
et touchant les gens. Certains savaient qu’ils faisaient quelque
chose de puissant, mais personne n’avait pensé construire quelque
chose de plus : un héritage. La série qui a osé mérite bien
plus que des clichés. Mais c’est vrai, toutes les bonnes choses
ont une fin. Et le temps est venu de dire au revoir.
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Robert : Bien, QaF, c’est fini…
Thea : Que puis-je dire. Je deviens nerveuse et tremblante...
sans voix. Scott : Merci QaF pour ces 5 années magnifiques. Tu vas nous
manquer. Sheila : Au revoir QaF, au revoir aux acteurs et aux membres
de l’équipe, à Showtime. Vous allez nous manquer. Scott : Je vais garder mes vêtements sur moi pendant un moment.
Et le monde n’en sera que plus heureux. Randy : Au revoir QaF… au revoir. Ne vas pas bien loin… enfin
si, pars. Hal : Au revoir QaF. Ron : Au revoir QaF. Gale : T’as été très cochon… Robert : t’as changé ma vie pour toujours. Peter : A tous les fans… Michelle : sans vous… on n’est rien. Dan : pour nous avoir montré un tel soutien… Michelle : Ca a été un voyage fantastique. Peter : un voyage de toute une vie… Robert : je ne pourrais pas être plus reconnaissant… Michelle : Merci. Scott : Merci. Peter : Merci. Robert : Merci. Michelle : Bonne continuation. Randy : Partez. Amusez-vous bien. Michelle : c’est un cercle de réconfort pour moi.
Michelle : Merci de m’avoir fait croire à tout ça, et m’avoir
fait croire en les gens. Thea : Je vous aime tous, et je vous remercie pour tout…
merci. Sharon : Ca a été un honneur pour moi de travailler avec
vous. Merci à tous.
Sharon : C’est triste que ça finisse… Et voilà.
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