Queer as Folk Confidential
The Advocate - Juillet 2004
En révélant leurs réponses à nos questions à propos des quatre
premières saisons de la série de Showtime, les acteurs et créateurs du show
nous disent s’ils aiment leurs personnages, ce qu’ils voudraient changer dans
la série, et de quelle façon QaF a changé la télévision pour toujours.
Randy Harrison
1) Quelle a été la plus grande évolution dans le comportement
et la vie de votre personnage depuis sa première apparition ?
Passer la puberté, perdre sa virginité et partir de chez
ses parents.
2) Si votre personnage était réel, seriez-vous amis ? Pourquoi
? Quelle chose aimeriez-vous lui dire ? C’est difficile pour moi d’imaginer Justin en tant que personne.
C’est un personnage créé de toute pièce pour les besoins de la série, à tel
point que son comportement, bien que totalement justifié dans QaF, serait considéré
comme immature, égocentrique et absurde si on le transposait dans la réalité
qui m’est familière. Comment être ami avec quelqu’un qui fait une crise de nerf
à la vue d’une tâche de sauce Marinera, qui attaque un ennemi du lycée avec
un revolver, qui est systématiquement trahi, abusé, rabaissé et humilié par
son petit ami pendant quatre ans ? Mais si j’étais placé dans l’univers télévisuel
magique de QaF, d’un autre côté, Justin et moi baiserions une fois, réaliserions
que nous sommes des jumeaux séparés à la naissance, et essayerions de remettre
nos parents ensemble en utilisant des plans bizarres. Et je voudrais sûrement
dire à Justin de se calmer. Peut-être l’emmener à des cours de yoga.
3) Quel challenge ou bienfait aimeriez-vous que votre personnage
ait à vivre dans un future épisode ? Premièrement, je pense que Justin est assez vieux et financièrement
assez stable pour avoir son propre appartement. Mais n’aimant pas être seul,
je suis sûr qu’il prendrait tout de suite un gros chien, probablement un pitt-bull
nommé Harvey. Ce seraient deux bienfaits. Un challenge qu’il pourrait avoir
à relever serait de gérer les problèmes occasionnés par le vol de son portable
alors qu’il promène innocemment Harvey à quatre heures du matin, et où il finirait
par tailler une pipe à son agresseur dans les toilettes d’un parc public.
4) Quelle scène ou épisode a été jusque là le plus significatif
ou mémorable pour vous ? Je me souviendrais toujours quand j’ai dû simuler une masturbation
sous la menace d’une arme, parce que c’était si dérangeant pour moi que je n’ai
pas simulé l’orgasme, pas même l’excitation, alors on a dû retourner cette scène.
5) Qu’avez-vous appris de vous-même en jouant Justin ? Ce que j’ai appris en travaillant sur QaF est venu de façon
très indirecte, pas vraiment en jouant Justin, mais plutôt en ayant affaire
à la presse, aux sociétés commerciales, aux publicitaires, à la communauté gay
et aux fans de la série. J’ai appris la nécessité de constamment réaligner mes
perspectives, et l’importance de se défendre soi-même, et d’être toujours conscient
du fait que les gens vont vous embrocher et vous censurer pour que vous représentiez
au mieux ce qu’ils ont décidé de vous faire promouvoir. Et c’est fait de façon
si naturelle, dans un tel statu quo, que ca devient très simple à accepter,
même si ca ronge l’âme.
6) Quel est selon vous le plus grand problème que les gays
et lesbiennes américains ont à régler maintenant, et comment pensez-vous que
QaF a réussi à en parler ? Je pense que les plus gros problèmes qui touchent tous les
américains, gays ou non, sont l’environnement, l’économie et la guerre en Iraq.
Alors que d’après moi, QaF a fait un travail formidable en parlant des problèmes
spécifiquement gays, notamment le mariage gay, il semble qu’ils ignorent le
fait que nous faisons d’abord partie de la communauté des êtres humains en général
avant de faire partie de la communauté homosexuelle.
7) D’après vos contacts avec les fans gays et lesbiennes
et les personnes homosexuelles de votre entourage, de quelle manière la série
QaF a-t-elle influencé la communauté gay ? Les retours que j’ai ont tendance à venir de jeunes gays,
souvent qui n’ont pas encore fait leur coming-out , qui se sentent isolés de
différentes façons et qui ont trouvé que regarder QaF délivre un peu de cette
tensions et de cette solitude. Je vois la communauté gay comme quelque chose
de si vaste, fluide et divers que c’est impossible de dire « la série a affecté
tout ce groupe d’une manière bien spécifique » mais les lettres que je lis viennent
d’individus, et ce sont des choses qui se sont produites, et elles montrent
pour moi la différence que cette série a fait dans la vie d’au moins une poignée
de gays.
8) Dans quelle mesure pensez-vous que QaF ait influencé la
façon dont sont représentés les homosexuels dans les autres séries télé ? Vraiment, je ne pourrais pas le dire. Pas assez j’imagine.
9) Vous avez entendu des plaintes de la part des téléspectateurs
et des critiques à propos de la série. Quelle est la critique qui vous a le
plus gênée ? Je trouve cela ridicule que les gens parlent de QaF comme
si c’était supposé avoir un grand but humanitaire. C’est qu’une putain de série
télé ! Personne n’attend de la série « The O.C. » qu’elle change le monde !
Cela me paraît bizarre que sous prétexte que la série est principalement sur
les gays, les personnages et les histoires gays sont considérés selon
des critères complètement différents. Le support en lui-même est déjà capable
de beaucoup, et généralement, il n’aspire qu’à un certain niveau d’art et de
divertissement.
10) Quelle est la prochaine étape pour vous ? Dans quoi les
fans de QaF pourront-ils vous voir prochainement ? Je fais un show sur Broadway. Ce sera peut-être fini quand
l’article paraîtra, je ne suis pas sûr.
Michelle Clunie
1) Quelle a été la plus grande évolution dans le comportement
et la vie de votre personnage depuis sa première apparition ? La plus grande évolution dans la vie de mon personnage depuis
le début est la décision de porter son deuxième enfant. Non seulement ca la
place dans une position vulnérable, mais cela la force aussi à revoir ses priorités
en ce qui concerne son exigence envers elle même. Elle a été obligée de ralentir,
et ralentir n’est pas une chose que Melanie comprend.
2) Si votre personnage était réel, seriez-vous amies ? Pourquoi
? Quelle chose aimeriez-vous dire à Melanie ? Si Melanie était une personne réelle, nous serions probablement
de très bonnes amies. J’aime m’entourer de gens qui disent les choses telles
qu’elles sont. Elle a aussi un cœur très vrai, ce qui est rare à trouver. J’ai
un groupe d’amis très éclectique, mais la chose qu’ils ont tous en commun, c’est
qu’ils ont un très grand cœur. Si elle était mon amie, je lui dirais d’être
moins dure envers elle-même.
3) Quel challenge ou bienfait aimeriez-vous que votre personnage
ait à vivre dans un future épisode ? J’aimerais voir mon personnage suivre un dossier et le mener
jusqu’à la Court Suprême.
4) Quelle scène ou épisode a été jusque là le plus significatif
ou mémorable pour vous ? J’aime et j’aimerais toujours la scène de la première saison
quand nous sommes à l’hôpital et qu’ils ne veulent pas laisser Melanie retourner
avec Lindsay et le bébé. C’était brut et vrai, et juste.
5) Qu’avez-vous appris de vous-même en jouant Melanie ? J’ai appris en jouant Melanie que les gens répondent plus
aux forces qu’aux faiblesses. On cherche tous des héros.
6) Quel est selon vous le plus grand problème que les gays
et lesbiennes américains ont à régler maintenant, et comment pensez-vous que
QaF a réussi à en parler ? Je pense que l’égalité des droits est le plus gros problème.
On parle de ca dans presque tous les épisodes.
7) D’après vos contacts avec les fans gays et lesbiennes
et les personnes homosexuelles de votre entourage, de quelle manière la série
QaF a-t-elle influencé la communauté gay ? QaF a eu un grand impact sur la communauté. Cela a soulevé
beaucoup de discussions entre des gens d’horizons divers, et j’entends par là
des gens qui ne font pas partie de la communauté. Des mères et des pères se
sont réunis avec leurs enfants et ont recommencé à se parler et à se comprendre.
Cela a forcé les gens à penser, et les a encouragé à ouvrir les canaux de communication.
Cela a permis à d’autres programmes gays moins intimidants d’être plus facilement
acceptés. Pour créer ce genre d’impact, il ne faut pas être timide ou doux,
mais plutôt osé et rentre-dedans. Le changement ne se fait pas facilement, il
faut des couilles, et c’est ce que QaF possède. Au sens propre comme au sens
figuré : des couilles.
8) Dans quelle mesure pensez-vous que QaF ait influencé la
façon dont sont représentés les homosexuels dans les autres séries télé ? Voir question N°7
9) Vous avez entendu des plaintes de la part des téléspectateurs
et des critiques à propos de la série. Quelle est la critique qui vous a le
plus gênée ? Chacun a le droit d’avoir son opinion. C’est encore un pays
libre. Enfin en quelque sorte. Je ne suis pas intéressée par un travail fade,
ennuyeux et conventionnel ou sans danger. Le sans danger n’est pas quelque chose
qui m’intéresse.
10) Quelle est la prochaine étape pour vous ? Dans quoi les
fans de QaF pourront-ils vous voir prochainement ? Je suis en train de tourner un film cet été intitulé « The
Unseen »
Thea Gill
1) Quelle a été la plus grande évolution dans le comportement
et la vie de votre personnage depuis sa première apparition ? Je pense que la plus grande évolution dans la vis de Lindsay
a été le fait qu’elle est appelée à travailler plus. Lindsay a dû apprendre
à trouver un équilibre entre sa vie professionnelle et familiale. Elle a du
mal à le faire parfois. Lindsay est devenue plus forte et plus déterminée à
réaliser ses rêves dans sa vie en tant que femme homosexuelle, mais cela a provoqué
des sentiments conflictuels dans son mariage avec Melanie.
2) Si votre personnage était réel, seriez-vous amies ? Pourquoi
? Quelle chose aimeriez-vous lui dire ? Oui, j’aimerais que Lindsay soit mon amie. Je voudrais m’assurer
de bien la connaître avant de lui confier ce que j’ai sur le cœur, mais finalement,
je lui ferais confiance comme en quelqu’un qui, sous la pression, avoue ses
vrai sentiments et ses faiblesses. En ce moment, je lui dirais « Bon sang, qu’est-ce
qui t’arrives ? ! »
3) Quel challenge ou bienfait aimeriez-vous que votre personnage
ait à vivre dans un future épisode ? Je voudrais que Lindsay ai la chance et la liberté de revenir
dans le passé le jour où Melanie et Lindsay sont tombées amoureuses, et qu’elle
revive ce souvenir à l’infini. Une sorte d’épisode « Reviens Lindsay, reviens
! »
4) Quelle scène ou épisode a été jusque là le plus significatif
ou mémorable pour vous ? Je dois dire que la danse au bal de promo dans le dernier
épisode de la saison 1 est le plus mémorable pour moi. Je n’ai pas joué dans
cette scène, mais chaque fois que j’y repense et que je me souviens de la puissance
qui s’en dégage, j’en ai la chair de poule. Beaucoup de gens ressentent la même
chose à propos de cette scène, alors la chair de poule n’est peut-être pas si
impressionnante. Mais j’imagine que ce qui rend cette scène si significative
à mes yeux, c’est le fait que pour notre dernier jour de tournage, la dernière
scène tournée a été celle où le personnage de Randy, Justin, est frappé à la
tête. Tous les membres de l’équipe étaient là, et pendant que nous regardions
cette scène se dérouler sous nos yeux, il y avait un tel silence qui se répandait
dans la pièce que je ne l’oublierais jamais. Je me souviens de ce silence quand
je repense à cette scène.
5) Qu’avez-vous appris de vous-même en jouant Lindsay ? J’ai appris à prendre conscience de mon corps. J’ai appris
à avoir plus confiance en mon corps, et à en être fière, et à l’utiliser pour
m’exprimer. Je ne sais pas pourquoi Lindsay me l’a plus appris que les autres
personnages que j’ai joué. J’imagine que cela vient du fait que je dois parfois
montrer mon corps de façon sexuellement intime, ce qui peut parfois être très
gênant, mais aussi très libérateur et cela donne un certain pouvoir. Je me sens
plus puissante que jamais, et je le dois beaucoup à Lindsay, QaF, et aux go-go
dancers !
6) Quel est selon vous le plus grand problème que les gays
et lesbiennes américains ont à régler maintenant, et comment pensez-vous que
QaF a réussi à en parler ? Je pense que le plus gros problème auquel les gays et lesbiennes
américains doivent faire face est la reconnaissance d’être des membres égaux
de la société contemporaine, avec des droits égaux. Je pense que QaF a très
bien montré ce problème en présentant un groupe de personnages homosexuels dans
des situations réelles. En se basant sur le succès de la série et les retours
que j’en ai eu, je sens que QaF a aidé l’Amérique moyenne à développer une compréhension
plus vaste de la communauté gay.
Peter Paige
1) Quelle a été la plus grande évolution dans le comportement
et la vie de votre personnage depuis sa première apparition ? Mon Dieu, c’est dur à dire. Il y a eu l’histoire de « je
veux devenir hétéro », et l’histoire de la star du porno et toute l’histoire
de « Mme le millionnaire », mais je dirais plutôt la relation et la rupture
avec Ted. Rien n’a forcé Emmett à risquer autant, et rien d’autre ne l’a affecté
si profondément.
2) Si votre personnage était réel, seriez-vous amis ? Pourquoi
? Quelle chose aimeriez-vous lui dire ? Vous plaisantez ? J’ai déjà l’impression qu’Emmett est mon
ami. J’ai passé plus de temps avec lui au cours de ces quatre dernières années
qu’avec tous mes ex réunis. C’est pas que ca me dérange. Il est intelligent,
marrant, ouvert, gentil –que demander de plus à un ami ?
3) Quel challenge ou bienfait aimeriez-vous que votre personnage
ait à vivre dans un future épisode ? J’aimerais voir Emmett nous parler de ses problèmes familiaux.
Et qu’il achète une voiture. Sérieusement, comment ce mec se déplace ?
4) Quelle scène ou épisode a été jusque là le plus significatif
ou mémorable pour vous ? Je dois n’en choisir qu’un ? Il y en a beaucoup auxquels
je suis attaché. La peur d’Emmett d’être séropositif. Les adieux de Georges
en haute altitude, qui est vraiment une scène que vous ne verrez que dans QaF,
car cela passe de l’humour coquin à la terreur en une fraction de seconde. Demandez
à Brian d’aider Ted et le speech Lana Turner. Et enfin confronter Ted à propos
de son addiction.
5) Qu’avez-vous appris de vous-même en jouant Emmett ? J’ai découvert où je suis ouvert, et ou je retiens ma honte.
J’ai appris qu’être partiellement réveillé n’est jamais une bonne chose. J’ai
appris que la gentillesse et la vérité valent toujours plus d’un million de
dollars. J’ai appris que pour pouvoir aimer quelqu’un d’autre, il faut d’abord
s’aimer soi-même. Et j’ai appris que mandarine n’est pas une couleur facile
à enlever.
6) Quel est selon vous le plus grand problème que les gays
et lesbiennes américains ont à régler maintenant, et comment pensez-vous que
QaF a réussi à en parler ? Nous vivons à un moment incroyable dans l’histoire du monde.
Les droits civils sont juste devant nous, le vent a tourné, et ce n’est qu’une
question de temps avant qu’on se retrouve être citoyens du monde de première
classe. Imaginez combien ce sera merveilleux pour la prochaine génération de
gays, faire son coming-out et grandir dans un monde qui ne leur refuse rien,
qui leur offre les mêmes droits et les mêmes privilèges qu’aux autres. Mais
comme à chaque balancement d’un pendule, il y aura un retour de flamme. Nous
devons rester calmes, honnêtes envers nous-mêmes, et se consacrer à nos propres
possibilités. Pas d’excuses, pas de regrets –seulement silencieux, solides aimant
en attendant le progrès, jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de place pour la haine.
Et il faut virer ce bâtard de la Maison Blanche.
7) D’après vos contacts avec les fans gays et lesbiennes
et les personnes homosexuelles de votre entourage, de quelle manière la série
QaF a-t-elle influencé la communauté gay ? Honnêtement, je pense que QaF a eu moins d’influence sur
la communauté gay qu’il n’en a eu sur le monde en général. Les gays connaissent
déjà ces gens et ces histoires. Et bien que certains d’entre nous se sentent
validés et représentés pour la première fois par le média le plus puissant au
monde, la télévision, ce sont les hétéros qui semblent le plus affectés par
la série. Je ne peux vous dire le nombre d’hommes hétéros qui glissent naturellement
dans la conversation combien ils adorent la série. Ce qui au début leur semblait
être une « exhibition de monstres de foire » a tellement normalisé l’idée de
relation entre gens du même sexe, que ce soit émotionnel, physique ou sexuel,
que le « problème » a essentiellement disparu.
8) Dans quelle mesure pensez-vous que QaF ait influencé la
façon dont sont représentés les homosexuels dans les autres séries télé ? J’aimerais pouvoir dire que cela a augmenté la volonté des
médias de présenter les gays comme des gens complets, avec des défauts et avec
une sexualité. Mais pour être honnête, je pense toujours qu’il y a beaucoup
d’eunuques et de clowns dans le coin.
9) Vous avez entendu des plaintes de la part des téléspectateurs
et des critiques à propos de la série. Quelle est la critique qui vous a le
plus gênée ? Les trucs du genre « c’est juste du sexe et de la drogue
». Ce n’est pas la cas. Regardez la série. La plupart des personnages principaux
sont ou ont été impliqués dans une relation sérieuse. Arrêtez de répondre au
battage publicitaire.
10) Quelle est la prochaine étape pour vous ? Dans quoi les
fans de QaF pourront-ils vous voir prochainement ? Je suis actuellement sur le tournage de « Donut Hole », mes
début dans la réalisation, un petit film que j’ai écrit et dans lequel je joue
aux côtés de Katy Najimy, Anthony Clark, Melanie Linskey et Gabrielle Union.
Renseignez-vous l’année prochaine. Oh et j’ai aussi eu un rôle génial dans une
comédie « Child Star » écrit et réalisé par don McKellar, qui devrait sortir
en fin d’année. Après ca, vous pourrez me trouver à l’hôpital psychiatrique
où je me remettrais de ma crise de nerf.
Ron Cowen et Dan Lipman
1) Quelle a été la plus grande évolution dans le comportement
et la vie des personnages depuis leurs premières apparitions ? Assez bizarrement, nous pensons que la plus grande évolution
a touché le publique. Au début ils ont été surpris par la hardiesse de la série
et par les personnages sexualisés. Mais finalement, beaucoup d’entre eux l’ont
accepté, et même accueilli à bras ouverts, considérant les personnages comme
des gens à part entière, peut importe leurs préférences sexuelles.
2) Si ces personnages étaient réels, seriez-vous amis ? Pourquoi
? Quelle chose aimeriez-vous leur dire ? Premièrement, tous les personnages sont réels pour nous.
Ils nous parlent vraiment, nous disent quels mots leur faire dire, quel comportement
ils doivent avoir, comme tout bon personnage le fait. Nous aimons chacun d’entre
eux, y compris leurs défauts. Tout comme on accepte ses plus proches et plus
chers amis.
3) Quel challenge aimeriez-vous que les personnage aient
à relever dans un future épisode ? Les personnages affrontent des challenges à chaque saison.
C’est le principe du drame. Bien que nous n’ayons pas encore commencé à écrire
la saison 5, nous sommes sûrs qu’il y aura encore des challenges. Et comme le
thème de la série est « des garçons qui deviennent des hommes » ou « des filles
qui deviennent des femmes » pour les lesbiennes, nous verrons aussi qui devient
un homme et qui reste un garçon.
4) Quelle scène ou épisode a été jusque là le plus significatif
ou mémorable pour vous ? Nous avons nos moments préférés : Brian qui apparaît au bal
de promo de Justin. Cette danse était si romantique –et un prélude si déchirant
à la tragique attaque de Justin. Le speech de Ted quand Emmett rejoint « See
the Light » sur Dieu qui aime toutes ses créatures, y compris les pédés. Ce
que nous appelons la scène de « création du contrat » où Brian et Justin esquissent
les premières règles de leur relation très ouverte. Bien sûr la première scène
de sexe du pilote entre Brian et Justin, bien que Justin parlerais d’une scène
d’amour. la scène très tendre entre Lindsay et Brian, dans ce même épisode,
après que Lindsay ai donné naissance à leur fils. Et la scène sur le toit entre
Michael et Brian après avoir appris la paternité de Brian. Les funérailles du
père de Brian, avec cette tempête de neige aussi magnifique qu’inattendue, dont
tout le monde croyait qu’elle était un effet spécial planifié. La fête pour
les 30 ans de Michael, où toutes les histoires s’entremêlent. Si vous en voulez
plus, on peut vous en donner plus.
5) Qu’avez-vous appris de vous-même grâce à ces personnages
? Ces personnages représentent des aspects de nous deux. La
réalité. Le fantasme. Ce que nous aimerions pouvoir être. Ce que nous sommes
contents de ne pas être. Ils agissent à notre place. Et en subissent les conséquences
à notre place. En fait, c’est impossible d’imaginer écrire des personnages,
surtout pour une série qui dure longtemps, qui ne reflètent pas votre personnalité.
6) Quel est selon vous le plus grand problème que les gays
et lesbiennes américains ont à régler maintenant, et comment pensez-vous que
QaF a réussi à en parler ? Les gays et lesbiennes sont aujourd’hui plus que jamais assimilés
à la tendance culturelle qui veut que l’on conserve la culture gay. Comme tous
les groupes minoritaires, le challenge est de ne pas perdre notre identité,
notre individualité. Nous essayons de refléter cette lutte acharnée dans QaF.
Michael et Ben ainsi que Melanie et Lindsay sont en couple. Elèvent des enfants.
Vu de l’extérieur, ils apparaissent comme leurs homologues hétéros. Ensuite
il y a Brian, qui ne croit pas en tout ca. Lui et Justin ne sont pas hétéros,
ils sont gays, et les gays vivent des vies de gays –ce qui signifie ne pas jouer
selon les règles de la société hétérosexuelle. Il y aura probablement toujours
cette dichotomie dans la communauté gay.
7) D’après vos contacts avec les fans gays et lesbiennes
et les personnes homosexuelles de votre entourage, de quelle manière la série
QaF a-t-elle influencé la communauté gay ? On reçoit constamment des lettres de jeunes téléspectateurs
gays qui nous disent qu’ils ont fait leur coming-out auprès de leur famille
et de leurs amis grâce à la série. Et on reçoit constamment des lettres de gays
plus vieux qui nous disent qu’ils n’auraient jamais pensé vivre assez longtemps
pour voir une série comme QaF et combien ils souhaitent qu’elle est existé à
leur époque. Ca aurait fait une telle différence dans leurs vies. Ou bien les
gens adorent le show, ou bien ils le détestent, mais ils ne peuvent pas nier
que pendant un moment au moins, les gays ont été mis sous les projecteurs. Cette
lumière peut être accueillante et chaude, mais aussi dure parfois. Comme un
téléspectateur nous l’a écrit : « Toute ma vie j’ai cru être un figurant, maintenant
je suis l’attraction principale. »
8) Dans quelle mesure pensez-vous que QaF ait influencé la
façon dont sont représentés les homosexuels dans les autres séries télé ? Nous avons entamé les hostilités et instauré un standard
dans la façon de présenter les gays dans la foulée. Bien sûr il y avait et il
y aura toujours des personnages gays sans aucune vie sexuelle et qui sont juste
là pour faire rire. Mais le fait que QaF existe fait que ces personnages sans
relief apparaissent tels qu’ils sont : incomplets. Nous espérons que dans le
futur, le publique demandera que les personnages gays soient présentés de façon
aussi complète et réaliste que les personnages hétéros.
9) Vous avez entendu des plaintes de la part des téléspectateurs
et des critiques à propos de la série. Quelle est la critique qui vous a le
plus gênée ? Les gens sont très possessifs vis à vis de la série. C’est
compréhensible. Il y a peu de séries comme QaF. Bien sûr il y a des séries avec
des personnages gays –mais aucune qui présente principalement des personnages
gays dans un monde gay. Alors chacun veut se voir représenté à l’écran. Bien
sûr ce n’est pas possible. QaF est universel. Nous avons pris très tôt la décision
de ne pas juger notre monde. Nous essayons de couvrir chaque aspect de la communauté
gay. Notre job est de dire la vérité. Et la vérité n’est pas toujours politiquement
correcte. Les gens veulent voir des juges gays, des neurochirurgiens gays, et
des relations monogames. Tout bien comme il faut. On aime ca aussi. Mais ca
n’est pas non plus représentatif de tous les gays. Nous avons un jour reçu une
lettre de quelqu’un en colère qui disait « Il n’y a pas de place pour le sexe,
la drogue et la pornographie dans une série sur la communauté gay ». Vraiment.
Et bien effectivement, la communauté gay n’est pas faite que de ca, mais si
vous vivez sur cette planète, vous savez certainement que ces éléments en font
aussi partie. Ainsi que le mariage, et avoir des enfants et de déménager pour
la banlieue. C’est un monde riche et varié. Et on essaye de tout incorporer.
Cela nous étonne toujours autant que le sexe dans la série soit critiqué –principalement
par la communauté gay. Mais c’est trop tard les amis. Le chat est sorti du sac.
Les gays aussi ont des relations sexuelles. Et quelque chose nous dit que ce
n’est pas près de s’arrêter.
Scott Lowell
1) Quelle a été la plus grande évolution dans le comportement
et la vie de votre personnage depuis sa première apparition ? De comptable à roi du porno, à drogué, à serveur-chanteur,
à comptable. Hmm.
2) Si votre personnage était réel, seriez-vous amis ? Pourquoi
? Quelle chose aimeriez-vous lui dire ? Je serais ami avec Ted, absolument. Il a le cœur sur la main
et c’est un mai attentionné. Mais ce que Ted a besoin d’entendre en revanche,
ne peut pas venir de ses amis. Cela doit venir de lui-même.
3) Quel challenge ou bienfait aimeriez-vous que votre personnage
ait à vivre dans un future épisode ? D’apprendre à s’aimer. Mais pas de la façon qu’il avait de
s’aimer quand il était masturbateur chronique. Et ensuite de trouver l’amour.
Et de trouver un job dans un Bed and Breakfast à Hawaï.
4) Quelle scène ou épisode a été jusque là le plus significatif
ou mémorable pour vous ? Tout l’histoire de la drogue a été la plus satisfaisante.
Mais la scène dont je me souviendrais toujours est celle du speech sur Dieu
de Ted à Emmett en saison 1.
5) Qu’avez-vous appris de vous-même en jouant Ted ? Que je suis très loin d’avoir le niveau de Ted pour ce qui
est du dégoût de soi.
6) Quel est selon vous le plus grand problème que les gays
et lesbiennes américains ont à régler maintenant, et comment pensez-vous que
QaF a réussi à en parler ? Sans conteste, le plus gros problème de droits civils que
le pays ai à résoudre est le mariage gay. Le fait que les croyances religieuses
aveuglent les gens sur les problèmes civils est exaspérant. Je pense que notre
série montre très bien les deux côtés du problème du point de vue des gays.
7) D’après vos contacts avec les fans gays et lesbiennes
et les personnes homosexuelles de votre entourage, de quelle manière la série
QaF a-t-elle influencé la communauté gay ? Je pense que QaF a aidé la communauté gay à se sentir représentée
de manière plus réaliste qu’elle ne l’a jamais été
8) Dans quelle mesure pensez-vous que QaF ait influencé la
façon dont sont représentés les homosexuels dans les autres séries télé ? Je pense que ca a mis la barre plus haut en matière de représentation
des gays, comme Ron Cowen et Dan Lipman l’ont déjà dit, qui jusque là étaient
des clowns ou des eunuques. Avec un peu de chance, la communauté n’aura déjà
plus à se battre pour ca. QaF a été la première série à montrer des personnages
gays en trois dimensions, avec des défauts, et une vie sexuelle.
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