Plus connu pour son rôle de Don Juan gay mordant, arrogant
et animal Brian Kinney dans Queer As Folk sur SHOWTIME, l'acteur
Gale Harold apparaît maintenant dans un film, WAKE, qui n'est
pas exactement ce à quoi on pourrait s'attendre. Au lieu de
jouer un bourreau des cœurs froid entouré d'amis attentionnés,
Harold saute dans le rôle de Kyle Riven, un malade mental qui
rentre chez lui afin de rendre visite à sa mère mal portante.
Les choses se compliquent quand son frère Sebastian lui demande
un médicament qui permette d'euthanasier leur mère et quand
son frère Ray, violent et en cavale, débarque accompagné de
leur quatrième frère, Jack, et de deux strip-teaseuses. Ce qui
commence comme une réunion de famille perverse met au grand
jour des secrets entre les frères, de la colère réprimée, de
la folie et finalement la mort. Pas exactement une nuit de rire
et de sexe au Babylon, la boîte de nuit de QAF. Pourquoi Harold
a-t-il été attiré par un projet comme WAKE ?
"Pour être franc, ce qui m'a essentiellement attiré
dans ce film était que mes amis le faisaient," admet-il
en remarquant que son ami Henry LeRoy "Roy" Finch
l'avait écrit et réalisé et que la femme de celui-ci et productrice
du film Susan Landau-Finch avait monté le projet. Il s'est avéré
que WAKE représentait une étape importante pour chacun d'eux.
"C'était mon premier rôle principal dans un film et
c'était la première réalisation de Roy . Je n'éprouverai plus
jamais ça : juste plonger et y aller." explique Harold
. "En outre, Roy avait des idées vraiment ambitieuses et
personnelles sur la façon dont il voulait diriger le film et
de la façon dont il voulait le structurer . Et ce qui est bien
lorsqu'on fait quelque chose pour la première fois c'est qu'on
n'a pas peur du "Bon, c'est une façon de travailler compliquée,
oblique ou abstraite" Tu veux juste le faire. Et il y avait
l'excitation supplémentaire de ne pas vraiment avoir d'argent."
Le film, tourné entièrement à Bath (Maine) dans une maison construite
à l'origine en 1745, a été une affaire d'amitié et de famille.
Le père oscarisé de Landau-Finch, Martin Landau apparaît dans
un petit rôle et le petit budget de la production a forcé tout
le monde à entrer dans l'esprit de la nature alternative et
éclectique du film.
Pour Harold, l'absence de formalisme du tournage l'a aidé
à comprendre le caractère de Kyle, qui finit par prendre le
médicament prévu pour sa mère malade. "Au début, il est
dans un monde très calme et particulier" dit Harold "où
il garde un certain état d'esprit, essayant de traiter avec
des problèmes de médicaments et il semble avoir les choses sous
contrôle et cela se détériore très rapidement jusqu'à un point
où il est totalement hors de contrôle. La question est alors
' Sera-t-il capable de survivre, d'être allé là et d'en revenir
?' Ainsi , il y avait beaucoup à jouer, une grande distance
à parcourir. Il n'était pas un simple observateur, il était
au centre même de l'action."

Après trois saisons sur QAF, il était facile pour Harold
de voir la différence entre tourner dans une série et travailler
sur un film comme Wake. Pour un acteur, les différences entre
l'expérience de travailler comme personnage récurrent dans une
série TV et celle d'être la star d'une production indépendante
ne pouvaient pas être plus flagrantes.
" C'est toujours la genèse de l'auteur, mais dans une
œuvre comme WAKE, les personnages en quelque sorte naissent,
vivent et meurent pendant qu'on fait le film ", explique-t-il,
" d'une certaine façon, dans le monde de la télévision,
les personnages sont déjà totalement écrits avant qu'on ne les
rencontres et on est à la merci de ce processus. Et pour être
honnête, on ne peux pas laisser tous les acteurs de show télévisé
essayer d'improviser parce que sinon on ne s'en sort pas. Mais
il y a quelque chose à dire une fois que la caméra tourne et
tu es dans la pièce et tu veux vraiment donner une tournure
ou une couleur plus profonde et là on te dit 'ce
n'est pas ce que l'on veut vraiment.' Et c'est une chose dure
à entendre, mais tu dois faire ces concessions. Heureusement
pour moi, j'ai eu l'occasion de faire les deux - travailler
dans un environnement très rigoureux et contrôlé qui paye bien
et travailler sur un matériel beaucoup plus provocant,
effrayant, mené au pif fondamentalement pour le frisson
que cela procure."
Obtenir un rôle à la télévision est une grande opportunité
pour tout acteur, mais il y a souvent un prix à payer si vous
devenez stéréotypé, si on vous offre des rôles qui sont une
variation de celui que vous avez déjà tenu. Harold, cependant,
ne se voit pas tomber dans ce piège, grâce à la place unique
de Brian à la télévision.
"Une chose qui peut être dite à son sujet c'est qu'il
n'y a pas vraiment beaucoup de personnages comme lui "
dit Harold de Brian. "Depuis que je travaille sur QAF,
la majeure partie du travail que j'ai effectué a été tout à
fait différente. Il est si spécifique que pratiquement n'importe
qui aurait à côté de lui une différence ou un maquillage
facilement identifiable."
Harold, qui est né et a été élevé en Georgie, est allé à
l'université américaine à Washington, D.C, et qui a étudié les
beaux-arts à l'institut d'art de San Francisco, fait maintenant
partie d'un film dont il est l'une des attractions. Devenu un
visage familier grâce à QAF, Harold est remarqué. Cela signifie
également qu'il doit traiter avec les fans et les médias qui
s'intéressent à sa carrière.
Alors que cet intérêt peut être une source d'amusement pour
des acteurs avides d'attention, Harold le voit comme un risque
potentiel s'il le laisse interférer avec sa façon de travailler.
"Plus tard, en espérant que ma carrière dure, si j'ai une
chance de faire des choses beaucoup plus différentes qui donnent
de la consistance à mon travail, je pense que ça sera plus facile
pour moi," dit-il. "je suis du genre à essayer de
fuir la calcification d'être félicité sans arrêt sur mon bon
travail car après on commence à se reposer ses lauriers. Ou
tu deviens juste trop confortable. C'est potentiellement préjudiciable.
Ce n'est pas vraiment de ça qu'il s'agit. Ce genre de notoriété
est surdimensionné par rapport à ce qui vous aidera à grandir
ou vous maintiendra averti de ce qui vous permet d'être un acteur
ou d'être en phase. Ce n'est pas une grande affaire, un cauchemar
ou autre chose mais ça peut être un obstacle. Et je ne suis
pas Brian Kinney. C'est une chose importante, aussi. Il existe
à la télévision. Qu'il fasse réagir en bien ou mal, c'est lui.
Je ne peux rien y faire."
Tôt ou tard, QAF prendra fin et Harold espère qu'il passera
à d'autres rôles. Maintenant que le frisson de son premier
film est derrière lui, la question est : où sera Harold dans
cinq ans en terme de jeu d'acteur?
"Je veux être à cinq ans de là où je suis maintenant,"
explique Harold "je ne dis pas cela pour être banal
; je veux continuer à me développer. Je veux devenir détendu
dans mon propre travail et approfondir les choses. Je veux juste
grandir, étudier, essayer de nouvelles choses et si tout va
bien avoir un accès professionnel à ce qui est bon et intéressant.
Je ne veux pas être sur le tapis roulant de l'artificialité."
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